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Ce qu'on a pensé de ... Juste la fin du monde [Xavier Dolan, 2016]

Deux ans après le triomphal Mommy, Xavier Dolan revient avec un nouveau film sous le bras. En cette rentrée, difficile de passer à côté du dernier né du réalisateur Québécois : Juste la fin du monde ! Reparti avec le grand prix du jury au dernier festival de Cannes, le film n'avait pourtant pas fait l'unanimité chez la critique ... Mais tabernacle est-il bon, ou n'est-il bon ce film-là ?! (pardonnez l'accent québécois, c'était irrésistible...)


Pour répondre à cette question quoi de mieux que d'assister à une avant-première en présence de Mr Dolan ? Accueilli sous des ordres d'applaudissements et même sous quelques "on t'aime Xavier" ...oui oui certains personnes osent... Xavier Dolan a donc expliqué (justifié ?) son film. De cette brève introduction nous retiendrons que dans ce nouveau film, "l'émotion est ailleurs" ...


Xavier Dolan en croisade à Nantes.


C'est l'histoire de Louis, un auteur célèbre, qui revient dans sa famille après 12 ans d'absence afin de leur annoncer sa mort prochaine. Chouette ambiance. Problème c'est que Louis est quelque peu introverti et communique principalement par le silence. Obsédé par le passé plus que par le présent, Louis doit faire face aux conséquences de sa trop longue absence. Petit soucis, la communication n'est pas non plus la spécialité de sa famille ... Alors, quoi de mieux que de gueuler à gorge déployée pour se faire entendre et s'exprimer ?


Câlin frontal

Force est de constater que les fans hardcore de Xavier Dolan risquent d'être déçus ... JLFDM ressemble à un Dolan sans vraiment en être un. Le kitch musical est là (nous gratifiant même d'un petit air de Dragostea din tei qui sent bon l'année 2004). Au niveau vestimentaire, les protagonistes semblent enfin avoir trouvé la voie du bon goût, excepté pour Nathalie Baye peinturée en bleu et rouge de la tête aux pieds. Les mamans seront définitivement kitch pour toujours chez Dolan !


Et puis il y a le reste. Ceux qui craignaient le trop plein d'acteurs français ont eu raison ! Gaspard Ulliel est énervant. Pourtant, le personnage de Louis, très peu abordable aux premiers abords, prend une toute autre immensité dès lors que Gaspard Ulliel esquisse un sourire, un soufflement, ou plonge son regard dans un autre. Cela n'empêchera pas les haters de détester à volonté. Léa Seydoux et ses tatouages, Marion Cotillard et son bégaiement ... ! Il y a dire ! Pourtant, cette dernière apporte une dose d'émotion non négligeable au film. Car l'émotion est effectivement ailleurs. Mais où ? Planquer sous une table ? Un tapis ? Difficile de s'émouvoir face à toutes ces envolées lyriques et autres engueulades à répétition qui se suivent et se ressemblent sans toujours se justifier. Seule l'ultime engueulade, viendra vous coller à votre fauteuil !


Heureusement il y a la mise en scène. Comme pour Mommy, les protagonistes sont filmés de (très) près. Plus Dolan approche sa caméra de ses acteurs plus il semble vouloir pénétrer l'âme de ses personnages. Les multiples effets de flou, rarement vu dans l'oeuvre de Dolan viennent souligner les pensées de Louis et l'éloignement physique et moral envers sa famille.


On ressort quelque peu frustré de ne pas avoir trouvé l'émotion que nous avions pu trouver dans les autres films de Dolan. Avec JLFDM, une époque semble se clore. Celle d'un cinéma pop, où les marshmallows pleuvaient, où les protagonistes se pavanaient dans la rue sur des ralentis hyper esthétisés et dansaient dans la cuisine sur du Céline Dion. Ne nous reste plus qu'à imaginer la suite. Espérer que cette seconde partie de carrière aux États-Unis sera aussi belle et émouvante que la première. Sur ce nous courons nous remonter le moral devant Tom à la Ferme et Mommy, en se répétant qu'après tout, c'est pas la fin du monde ...


Même Oprah a du mal à s'en remettre ...

 





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