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Ce qu'on a pensé de... Free State of Jones

Un acteur star au sommet de sa carrière, le réalisateur d'Hunger Games (le premier qui n'était pas trop dégueu), une histoire basé sur un évènement américano-américain, une affiche digne d'une série B (celle qu'on trouve avec Michael Madsen pour 1€ dans les magasins d'occaz')... Bref, Free State of Jones est un film qui ne se repose que sur sa tête d'affiche. Sauf que bah, quand un acteur n'est pas dirigé, aussi bon soit-il, ça donne rarement quelque chose. Alors quand il est chargé de porter le film, ça fait mal.


Image issu de la scène d'introduction. Seul moment fort et intéressant du film. Ensuite il reste 2h.


Free State of Jones est une souffrance. Vous savez, ce genre de souffrance qui naît d'une déception traumatisante, vous vouliez une glace à la fraise et vous avez eu du quatre-quart, même pas marbré... La vie est parfois cruelle et souvent injuste. Car sur le papier tout y était. McConaughey (au fraise justement) en soldat rebelle qui décide de livrer sa propre guerre d'indépendance, pendant un conflit qui voit l'Amérique se déliter et qui profite des failles pour faire sa loi... Mais ça a l'air cool!! Le problème c'est que le scénario est au four et décide de mettre en avant tout ce qui est inintéressant pour passer en hors-champ les moments qui auraient de la gueule. Ajoutez-y une mise en scène d'une platitude extrême (Gary Ross, visiblement occupé à nous préparer un quatre-quart, en oublie qu'il a un film à tourner...)


"essaye de ne pas faire comme le film et évite de te tirer une balle dans le pied!"


Après une scène d'introduction efficace, plutôt alléchante, qui annonce du bon, le métrage s'écroule, s’effondre, disparaît sous la niaiserie d'une écriture moribonde et du jeu des acteurs, nul. La structure même du film fait défaut, un flashforward improbable nous raconte le procès d'un descendant du personnage principal. Mais ça sort de nulle-part. A partir de là le film rate totalement sa cible et ne sait plus lui-même de quoi il parle. Alors le spectateur lui, bah il n'a plus qu'a s'attacher à son siège et attendre. ou alors sortir de la salle et aller s'acheter une glace à la fraise.


Belle allégorie du spectateur face à Free State of Jones


L'histoire en elle-même est passionnante. Comment un homme lassé par la guerre décide d'aider les fermier de son comté, soumis aux règles restrictives de la Confédération et aux armées unionistes. Une double lutte qui peut offrir au récit une multitude d'angles passionnants. Mais non. Ici ce ne sont que les gentils contre les méchants qui intéressent Gary Ross. Donc les gentils ce sont les esclaves et les méchants les sudistes. C'est aussi simple que cela. Les personnages inexistants n'ont aucune nuance, faisant du film une ode au pathos le plus gerbant. Il réinvente sans vergogne une page de l'Histoire Américaine. Alors certes, une période peu glorieuse, difficile à admettre, car aujourd'hui encore il y a beaucoup de tensions raciales. Mais ce n'est tellement pas développé que l'on se retrouve avec un manichéisme halluciné et honteusement inapproprié. Le combat des esclaves, pour leur liberté, est ridicule, leur meneur est incarné par Matthew McConaughey, soit un blanc sudiste. En voulant dénoncer le paternaliste martiale du Sud, il met en scène une autre forme de paternaliste. Réduisant ainsi la lutte des Afro-Américains à du caca de poule. Et ça devient très difficile à cautionner.


"Peut-être qu'on pourrait faire passer ça pour Braveheart? Ou le Patriote?"


Politiquement a côté de la plaque, cinématographiquement dans les égouts, Free State of Jones est des ces films qui se veulent grandioses et épiques, mais se traîne finalement que des clichées épurés de toutes substance. Aucun souffle épique, aucune scène brillante, rien n'est a sauver. Sur un sujet presque similaire il ne faut pas hésiter à se retourner vers le brillant Twelve Years a Slave de Steve McQueen (2013), qui loin de toute consensualité livrait des portraits ambigus et non aseptisés ou stéréotypés. Hopllywood et l'Histoire une histoire d'amour parfois un peu trop passionnelle... Un film à oublier, point.


 

 


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