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Ce qu'on a pensé de... Ben-Hur [Timur Bekmambetov / 2016]

Si nous partageons cette passion commune qui nous rassemble, qu'est le Cinéma, c'est parce que nous aimons vivre des émotions. D'accord ou pas d'accord, partager des points de vues est ce qui fait le sel des discussions ciné'. Mais le Cinéma c'est aussi se retrouver dans une salle obscure, c'est une ambiance, entendre les murmures disparaître devant les logos de productions, puis sentir le public vibrer dans ce qui peut s'apparenter à un moment solennel, tel une messe. Lorsque le film se termine, que l'écran redevient noir, que les noms défilent, les plus téméraires restent et la salle se vide peu à peu... Et puis des fois il y a des films comme Ben-Hur qui sortent et qui vous rappellent que le Cinéma ça peut aussi être de la souffrance, de l'arnaque et dans ces cas là c'est pas le générique final qui vous décide à quitter la salle, mais votre santé mentale.


Ben-Hur 2016. Histoire d'un naufrage cinématographique.


Ben-Hur '16 est une purge sans nom. C'est bien simple, rien dans ce film ne dégage un quelconque intérêt. De sa représentation faussement sanguinaire de Rome (visiblement les scénaristes de ce film utilisent des livres d'Histoire en lieu et place de papier toilette) à son histoire improbable, incohérente puis totalement WTF? dans son dernier acte. De la performance d'acting digne d'un des plus désespérants épisodes de Amour Gloire et Beauté à une réalisation qui n'est même pas au fraise, là elle est carrément à la pêche aux licornes. Des effets spéciaux réalisés par un groupe de maternelle (sans doute en excursion scolaire). Ha oui et ne pas oublier la cerise sur le tout-à-l'égout, la coupe de cheveux de Morgan Freeman! Et bien avec tout ça vous obtenez la bouse de 2016. Voir peut-être même de 2015! Et sans doute de 2017... Bref, une bouse universelle!


"Je met ma crédibilité d'acteur de côté parce que j'avais un besoin urgent pour financer ma nouvelle terrasse."


Alors oui, on me reprocheras d'user un peu de trop de la mauvaise foi. Certes. Et pourtant j'ai essayé! J'ai essayé de trouver quelque chose qui soit intéressant dans ce film. Je l'ai regardé avec les meilleurs intentions du monde (et en 3D!). Le cinéma de Timur Bekmambetov ne m'est pas étranger. Ses deux films russes Night Watch (2004) et Day Watch (2006), grands monuments de déviances assumées, avait une certaine folie alléchante. Sa première expérience américaine, avec Wanted (2008) était plutôt fun. En revanche, son Abraham Lincoln Chasseur de Vampire (2012) était bien tristounet, pas grave, tout le monde à le droit à l’erreur. Mais alors là, on atteint des sommets de mauvais goût... Cet homme doit être arrêté sur le champs et plus jamais un projet ne doit lui être confié! Bon, au vu des résultats pitoyables du film au Box Office américain, les temps risquent d'être difficile pour le pauvre Timur!


Cataclop cataclop boumboum crack prrr shhhhh crrrrrrr


La question devient, comment peut-on en arriver là? Comment une telle histoire, qui est à la base un livre, adapté plus d'une vingtaine de fois à l'écran, peut être à ce point trahit? C'est le syndrome bien simple du vendre un projet uniquement sur sa renommé. Le Ben-Hur de 1959, réalisé par William Wyler, avait révolutionné les cascades au Cinéma et accessoirement rapporté 11 oscars. Il devient clair que la version de notre ami Timur existe avant tout pour surfer sur l'héritage de son aîné. Des acteurs moyens, un budget réduit, un réalisateur interchangeable, des effets spéciaux au rabais, une reconstitution historique digne d'une pièce de théâtre de collège (mention spéciale à la coupe hype de Ben-Hur...). Voilà, il n'y a plus qu'a ajoutez un nom prestigieux, Morgan Freeman, qui avait sans doute la dalle, et vous obtenez une belle arnaque.


"Mais pourquoi Bob est-il aussi méchant? Je ressemble pas à un romain?"


Lorsque l'on parle de l'âge de plomb que connait Hollywood actuellement, c'est exactement à cause de film comme ce Ben-Hur. Il n'y a aucune intention artistique derrière ce projet, uniquement faire de la thune. C'est rageant, c'est frustrant et ça tend malheureusement à se développer. Si il y a toujours eu des films nuls ou des films peu imaginatif crées à des buts monétaire, il y avait assez souvent un respect pour le publique. Aujourd'hui cela semble finit. Bon, j'arrête ici, je vais aller passer ma colère en me revoyant le chef d’œuvre de William Wyler et je ne peux que vous invitez à ignorer ce Ben-Hur cuvé 2016 pour vous (re)tourner vers celui de 1959. Une époque où Hollywood connaissait la fin de son âge d'or, mais allait se réinventer pour le meilleur. Il n'y a plus qu'a espérer qu'un sursaut se produise dans la capitale du Cinéma et que des métrages aussi désespérant que ce Ben-Hur '16 ne trouvent plus les chemins des salles obscurs. Oui, il n'est pas encore interdit de rêver il me semble.

 


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