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Ce qu'on a pensé de... Jason Bourne [Paul Greengrass / 2016]


Voilà déjà neuf ans que Paul Greengrass et Matt Damon ont laissé la franchise Jason Bourne, après un troisième épisode absolument épique, laissant la barre du film d'espionnage à des hauteurs stratosphériques. Après une vaine tentative du studio Universal de relancer la saga avec l'insipide Jason Bourne: L'héritazge en 2012, voilà que Greengrass et Damon remettent le couvert. Les amateurs de film d'espionnage intelligent et d'action de haut vol seront-ils conquis? Et bien je crois que oui... J'en suis même presque sûr! Parce que ce Jason Bourne cuvée 2016 et bien ça cartonne grave!!


Oui, le temps a enfin prise sur Matt Damon...


Commençons par le point un peu négatif de ce nouvel opus, son histoire. En effet, ça se sent que le retour aux affaires de Jason Bourne est un peu trop forcé et il devient un peu difficile de comprendre les motivations du personnage... Le film se perd parfois dans des explications un peu fumeuses et surtout, son intrigue est bien trop banale, voir basique. Ce qui fait qu'il y a peu de surprise au rendez-vous. Dès le départ il est très facile de deviner le dénouement de ce quatrième volet. Lorsque les enjeux du métrage se mettent en place, on peut être prit d'une désagréable impression de déjà-vu... Mais heureusement, Paul Greengrass, qui n'en est pas à son premier coup d'essai, en a sous le capot et les véritables enjeux de son film se situent ailleurs. Mais où?


Quand Tommy Lee Jones sort de sa pré-retraite, d'une ça fait plaisir, de deux ça fait froid dans le dos...


Jason Bourne n'est pas un film d'espionnage aussi classique qu'il en a l'air. C'est même au-delà de ça. C'est une critique féroce, j'irais même jusqu'à parler de pamphlet contre la société ultra-sécurisée qui est en train de se mettre en place. Critique acerbe des réseaux sociaux, attaque au vitriole de l'omniprésence gouvernementale dans la vie privée des citoyens, démâtage en règle de la logique qui veut que pour protéger un pays il faut connaître tout des faits et gestes de ses habitants. C'est l'Amérique post 11 septembre (on en est encore là...) et les sociétés occidentales qui sont directement attaquées ici. Cela devient très flagrant dans l'écriture des personnages. En l'occurrence dans le portrait fait du vieillissant directeur de la CIA (impeccable Tommy Lee Jones) qui appartient à un autre temps. Mais aussi dans celui d'une jeune analyste carriériste (Alicia Vikanders), qui bien qu'appartenant à la nouvelle génération fait preuve d’ambigüité dans son comportement et pense croire encore à des valeurs qu'elle a longtemps mise de côtés... Bref, Jason Bourne c'est un divertissement en forme d'avertissement aux dérives sécuritaires de nos société Il fallait oser.


Visage d'ange, intellect de machiavel et cœur de pierre...


Le tout est enrobé par de l'action comme on en voit rarement au cinéma, surtout ces temps-ci. Paul Greengrass sait filmer l'anarchie. Sa mise en scène sait s'adapter à la violence en cours devant sa caméra. Ici il sublime encore un peu plus son art lors d'une scène hallucinante de guérilla urbaine en Grèce. Au milieu d'une lutte entre la population et les forces de l'ordre, Il réalise une course poursuite haletante (d'une vingtaine de minutes) dans une Athènes en flamme. Une séquence promptement hallucinante et d'une virtuosité extrême. Si cette œuvre propose assez peu de scènes d'actions, attention les yeux lorsqu'elles débarquent... A l'instar d'une course poursuite dans Las Vegas, qui ne peut laisser indemne. La générosité de Paul Greengrass explose dans chaque plans et c'est parfois totalement jouissif. Couplé à une critique intelligente, vous obtenez l'un des films d'actions les plus excitants de ces dernières années.


Jason Bourne n'est pas venu pour jouer au frisbee.



Généreux, jouissif, intelligent, efficace, Jasoin Bourne fait un retour remarqué. Matt Damon y fait preuve d'une étonnante maturité en livrant un Bourne revenu à l'état sauvage, cynique et violent, évoluant dans un divertissement à l'ancienne. C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleur confiture aura rarement aussi bien collé à un film. Si désormais le tour de la question a été fait et qu'il ne reste plus grand chose à dire, le métrage se termine tout de même sur une ouverture ambigüe, qui peut laisser penser à un retour de Jason Bourne dans les prochaines années. Si c'est avec la même élégance et la même radicalité, ça ne peut être qu'avec plaisir que nous l’accueillerons!!


 


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