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[Focus] Alien³, David Fincher / 1992


Grand film malade devant l’éternel, Alien³ n’en est pas moins une suite extrêmement fidèle, qui tient la route et vient clôturer magistralement une trilogie dont chaque épisode possède sa propre identité. Difficile de passer après l’énorme second volet, qui redéfinissait totalement l’univers mit en place par Ridley Scott. Pourtant David Fincher prend le parti prit de rebrousser totalement chemin et de retourner dans le siège chauffé par son ainé anglais. Avec tout de même des différences notables.


Certes, ici il n’y a de nouveau plus qu’un Alien, qui n’est plus humanoïde, mais prend une forme de canidé (d'un bovin dans la Version Longue, plus proche de la vision originale de Fincher). Le film se remet à jouer sur la terreur la plus pure et la plus primaire et non plus sur le grand spectacle. Rien que le fait de placer l'action dans un endroit clôt, sans aucune issue, en mode Nostromo’s like, renforce cette œuvre à la puissance évocatrice des plus magnifique.

Là où le film tranche vis à vis des précédant volets, c’est avec son climax très sombre, pessimiste et l’absence total d’arme à feu. Des choix sans doute pas étrangers à la tension qui régnait aux U.S.A en 1992. Il s’attarde également plus sur les rapports humains. Le deuxième volet et ses marines gueulards qui démâtaient de l’Alien à tour de bras, semble bien loin. Alors certes le film a un aspect foutraque, il insiste peu sur certaines sous intrigues, les sfx sont balbutiants et parfois douteux (c'est les début donc on pardonne!), comme ces incrustations de l’alien qui font mal aux yeux (mais on pardonne). Mais lorsque l’on connaît la manière dont le film s’est fait, et que l’on voit le résultat, cela force le respect (et le pardon).


Fincher joue la carte de l’anti spectacle total, va jusqu’à faire raser le crâne de Sigourney Weaver, lui faire avoir une relation sexuelle avec un personnage douteux, implique des fanatiques religieux, un univers crasseux, des personnages aux trognes patibulaires et une histoire qui débute tragiquement et découle inexorablement vers un final d'une absolue obscurité... Un film malade et un coup de maître qui lança avec fracas la carrière de l'un des plus grands metteur en scène du cinéma américain. Si j'osais faire abstraction de toute objectivité j'irais jusqu'à dire que ce troisième opus est le meilleur de la saga... Ho et puis allé, je le dis!


 


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