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[Arrêt sur image] Richard Linklater [Partie III]

  • Bob le Navrant
  • 24 juil. 2016
  • 4 min de lecture

Suite de la rétrospective de Cinérama sur ce réalisateur génial qu'est Richard Linklater, dont vous avez pu voir une vue d'ensemble de ses huit premiers films les semaines précédantes. Si ce n'est pas le cas, rendez-vous ici et ici, pour rattraper votre retard! Pour ceux qui y sont déjà passé, tout de suite la suite de la suite.


9. School of Rock [2003]



Viens un temps dans la carrière d’un réalisateur où apparaît la nécessité de manger. Si les précédants films de Richard Linklater possèdent tous un capitale sympathie énorme et qu’ils font tous preuve d’une certaine expérimentation, leur succès est relatif. Si la critique est souvent enthousiaste, le publique lui n’est pas toujours au rendez-vous, ce qui fait du cinéma de Linklater une sorte d’expérience confidentielle. En 2003 il y a donc un changement assez radicale avec ce School of Rock (Rock Academy par chez nous). Avec en tête d’affiche Jack Black, alors au top de sa popularité, cette comédie familiale parfaitement calibré est un vrai succès. Linklater montre qu’il est capable de porter des projets plus communs. Bien que totalement irréaliste et proposant une morale légèrement désuète, School of Rock fonctionne en tout point, offrant des moments très drôle, d’autres plus émouvants, un équilibre que maîtrise Linklater et qui peut faire des merveilles. Même si au final ce film paraît mineur dans sa filmographie, il demeure très intéressant pour le tournant qu’il représente, faisant du Texan une valeur sûr d’Hollywood.


10. Before Sunset [2004]



Neuve ans après Before Sunrise, Richard Linklater, Ethan Hawke et Julie Delpy (qui sont également auteurs du scénario) se réunissent à nouveau pour une suite en forme de ballade dans Paris, qui donne un nouveau sens au genre de la Comédie Romantique. On retrouve donc Jesse et Céline huit ans après leur nuit passé à Viennes. C’est l’occasion de faire un état des lieux, de voir ce qu’ils sont devenu à trente ans, par rapport à ce qu’ils espéraient devenir lorsqu’ils en avaient vingt. Le spectateur est désormais familier avec le couple et cette histoire ne peut que toucher. On les a connu jeune et insouciants et on les retrouve perdu dans un monde qu’ils ont du mal à cerner. Le malaise de la jeunesse tant décrit par Linklater prend ici un nouveau sens, car ce sont tous les personnages de sa filmographie qui trouve ici un échos, ceux de Dazed and Confused, ceux de SubUrbia. Tous ces personnages qui se posaient tant de questions sur l’âge adulte, sur leur place dans la société. Il s’avère qu’a trente ans ils soient encore un peu paumés mais le film offre une tournure pleine d’espoir qui en fait une œuvre fraîche et pleine de bonne humeur. Inutile de préciser que ce film est l’un des incontournable de la filmographie de Linklater !


11. Bad Bear News [2005]



Il semble que Richard Linklater ait prit goût aux comédies populaires. Avec ce remake d’un film des années 70 (The Bad News Bear, Michael Ritchie, 1976) il reprend les ingrédients qui ont fait le succès de School of Rock. Un adulte perdu dans sa vie (ici une ancienne légende du Base-Ball devenu alcoolique) entraîne une équipe de Base-Ball locale faite de bras cassés. Ensemble ils vont évoluer et changer… C’est du classique, c’est de l’efficace. Cette comédie familiale fonctionne plutôt bien et sert à la fin une morale qui fait sens, loin d’être racoleuse, elle est amené d’une manière rare à Hollywood, ce qui fait plaisir à voir. Un film mineur, sympathique et décontracté, qui n’est pas dénué d’intérêt !


12. Fast Food Nation [2006]



Attention, film choc. Il semble que le cinéma indé ait manqué à Richard Linklater en ce début des années 2000 et il y revient avec une force phénoménale par ce magnifique pamphlet qu’est Fast Food Nation. Après trois films relativement légers, le réalisateur texan s’attaque à l’univers du Fast Food. Véritable film chorale, il raconte l’histoire de personnages se trouvant aux différents niveaux de la chaine alimentaire d’un Fast Food. Du fermier gérant le ranch fournissant la viande, aux immigrés mexicains exploités dans les usines en passant par des étudiants travaillant dans le restaurant, jusqu’au vice président qui se charge de la création de nouveaux produits… Rien n’échappe à l’œil affûté de Richard Linklater. Adapté du bouquin éponyme de Eric Schlosse (ici co-scénariste) qui avait fait son petit scandale à l’époque de sa sortie en 2001, cette œuvre est très engagée et fait même froid dans le dos. Heureusement Richard Linklater maîtrise parfaitement l’équilibre entre le drame et la comédie, ce qui permet de conserver un certain espoir dans ce qui apparaît comme un véritable cauchemar...


13. A Scanner Darkly [2006]



Et c’est reparti pour une nouvelle expérimentation. Richard Linklater reprend le concept visuel qu’il avait utilisé sur Waking Life afin d’adapter l’écrivain de S-F le plus adapté à Hollywood (et aussi le plus mal adapté…), j’ai nommé Philip K. Dick ! Roman réputé inadaptable, A Scanner Darkly est une œuvre très complexe, faisant fi des codes de narration inhérents à la littérature. Réflexion sur la drogue et ses effets néfaste, c’est également un livre très personnel, une adaptation au cinéma n’était donc pas gagnée. Heureusement, comme vous le savez maintenant, Richard Linklater n’est pas un branque et qu’il adapte ce roman est sans doute la meilleur chose qui pouvait lui arriver. En prenant quelques liberté avec l’œuvre original, Linklater se réapproprie totalement la substance (morte) du récit étoffé par K. Dick. Il l’adapte à son univers et poursuit sa réflexion sur le mal être de la middle class américaine. Visuellement très puissant, son propos n’en est que sublimé. En résulte un métrage fascinant, envoûtant, glaçant et loufoque, mais diablement virtuose. L’une des meilleurs adaptations de K. Dick jamais réalisé à Hollywood. Oui, rien que ça !


Suite la semaine prochaine...

 


 
 
 

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