top of page

Ce qu'on a pensé de... Bienvenue à Marly-Gomont [Julien Rambaldi, 2016]



"J'viens d'un village paumé dans l'aisne, en picardie, Facilement, 95 % de vaches, 7 % d'habitants, et parmi eux, Une seule famille de noirs, fallait qu'ce soit la mienne, putain un vrai cauchemar. " Ces paroles vous vous en souvenez, ce sont celle de "Marly Gomont", la chanson de Kamini qui avait fait un petit buzz en son temps, c'était il y a dix ans.. Et c'est sur ce buzz que surf le film. Oui, sur un buzz vieux de dix ans...


"Ca va être dur... Je sais pas pourquoi, je sens que ça va être dur..."


Kamini, qui est à l'origine du projet et en est le co-scénariste, nous raconte l'histoire de sa famille, arrivée en France dans les années 70. Le récit prend le point de vue du père de Kamini et s'attarde sur la difficulté d'une famille congolaise de s'acclimater (littéralement) dans un patelin du Nord de la France (de Picardie exactement). Mais au delà du temps et des champs, c'est surtout l'intégration de cette petite famille qui se heurte au racisme des habitants de Marly Gomont, un racisme qui n'existe que par l'ignorance de ces gens pour qui c'est la première fois qu'ils rencontrent "une seule famille de Noirs".



Attardons-nous d'abord sur le point positif du film, sa sincérité. Il n'y a tellement pas de cinysme et c'est tellement remplit d'humilité que c'est très difficile d'en dire du mal, à moins d'être un monstre (ce que je ne suis pas, ndr). Cette histoire est touchante, avec quelques petites pointes d'humour (ce qui n'est pas forcément le plus réussis) et des enjeux dramatiques. Une mention toute spéciale à l'acteur principal, Marc Zinga, qui livre une interprétation impeccable! L'absence de manichéisme, plus haut je parlais "d'ignorance" mais ce n'est pas dans un sens négatif, car au contact de cette famille venue de l'autre bout du monde, les habitants du petit patelin découvre que ce sont des humains... Oui on en est là, certes, mais une fois ce palier passé, tout finit par rouler!

"Bienvenue..."

Alors bien sûr il y a des défauts. Malheureusement le film en est bourré. D'une, il ne sait jamais vraiment si il est une comédie ou un drame. De deux il arrive trop tard, le sujet est le même que Bienvenue chez les Ch'tis et l'histoire est trop proche du (bien plus réussis) Nous Trois Sinon Rien de Kheiron. L’œuvre accumule les poncifs et les clichés de toutes sortes, à tel point qu'il devient bien trop prévisible... Alors en résulte un film maladroit, mais qui est totalement sauvé par sa sincérité et finalement c'est un beau petit moment que nous propose de passer Kamini en compagnie de sa famille.

 
 


bottom of page