top of page

[Arrêt sur image] Richard Linklater [Partie I]


« Vous voyez comme la vie est une accumulation. Notre vision fondamentale du monde est influencée par qui nous sommes aujourd’hui et qui nous étions, et ça ne va nulle-part. Cela se répand au travers de nos vies, la manière dont nous percevons le monde au travers de ce point de vue est profonde est inéluctable. »

- Richard Linklater -


Richard Linklater est un cinéaste américain né en 1960 à Houston au Tegsax. Il est issu de la vague de réalisateurs indépendants du début des années 90 qui ont fait trembler Hollywood (Quentin Tarantino, Steven Soderbergh, Kevin Smith et j’en passe). Fort d’une carrière très riche (près de vingt films) il a traversé ces 25 dernières années avec une discrétion de façade. Si ses films ne sont pas tous égaux, ils recèlent tous une patte créatrice et souvent expérimentale reconnaissable. Loin d’un réalisateur de génie ou d’un crack du blockbuster, c’est un cinéaste d’une simplicité qui fait chaud au cœur, qui propose des films très humains où rien n’est jamais vraiment dramatique et toujours plein d’espoir. Du cinéma positif qui fait du bien. Mais attention c’est un réalisateur qui se questionne et qui questionne, car sous l’étiquette de « comédie » parfois abusivement attitrée à ses films, c’est du sérieux. Réalisateur génial et éclectique, c’est tout naturellement que Cinérama devait s’attarder un peu sur son cas !


1. It's Impossible to Learn to Plow by Reading Books [1985]



Premier film en date de Richard Linklater et pas le plus mémorable. Il est même conseillé de passer son chemin dans un premier temps. Sauf si vous aussi vous êtes hardcore, que le Cinéma est une passion totale et que vous voulez tenter l’expérience de la plus genuine des manières. Ce film assez obscure (qui est en fait un téléfilm, ndr), diffusé sur une télévision locale, suit l’itinéraire d’un jeune homme sans nom (joué par Richard Linklater lui-même) qui parle peu et qui voyage… Beaucoup. Dans un premier temps inaccessible, ce premier exercice prend plus de sens dans l’œuvre complète du réalisateur. Loin d’être inintéressante, on peut juste regretter un aspect un peu trop renfermé et inaccessible.


2. Slacker [1991]



Vu la nature expérimentale de sa première œuvre, il était clair que Richard Linklater n’allait pas débarquer avec un gros blockbuster des familles pour sa deuxième réalisation. C’est en effet une œuvre expérimentale (mais bien plus accessible) que propose le réalisateur texan. L’histoire ne propose pas de personnage principal, mais une multitude de personnage, tous aussi différents les uns que les autres. Au cours d’une journée dans une ville texane, la caméra de Linklater se promène au détour des gens qu’elle rencontre et offre une œuvre rafraîchissante (oui, encore 25 ans plus tard!) presque unique dans sa construction et qui permet de rire et réfléchir à la fois. Ce film est un incontournable de la filmographie de Linklater, l’un des plus intéressants.


3. Dazed and Confuzed [1993]



Pour sa troisième réalisation on était en droit de se demander si Linklater allait resservir le couvert de ses expérimentations… Et bien non ! Dazed and Confused est tout ce qu’il y a de plus traditionnel mais… Richard Linklater prend ici le contre-pied des Teen Movies made in 80’s en s’attardant sur le dernier jour d’école de plusieurs lycéens, dans une ville du Texas (une vraie récurrence chez Linklater). On y croise une multitude de profils qui vont interagir tous ensemble. A la limite du film chorale, c’est une œuvre tragi-comique qui ramène à un certain malaise de la jeunesse américaine. Si le film se passe dans les années 70, il est clair qu’il fait échos à la dépression de la jeunesse dans l’Amérique post-Reagan. Il impose les différentes thématiques qui parcourent toute l’œuvre de Richard Linklater. A noter la présence des touts jeunots Ben Affleck, Matthew McConaughey et Milla Jovovich, encore loin d’être des méga-stars, ce qui donne un petit cachet d’authenticité à cette œuvre clé de Linklater.


4. Before Sunrise [1995]



Elle est Française. Il est Américain. Ils sont dans un train en Autriche. Leur rencontre va marquer leurs vies et accessoirement l’histoire du cinéma. Ce film est le premier d’une trilogie (pour le moment) s’étalant sur près de 20 ans. Si les films de Linklater deviennent plus « classique » ils ne naissent pas moins d’une certaine forme d’expérimentation. Si le projet n’était pas pensé comme tel dès le début, il faut concéder que le temps fait qu’aujourd’hui tout cela semble extrêmement brillant. Ce qui pourrait etre considéré comme une bluette gnangnante et facile se transforme rapidement en un tour de force. Toujours attaché au malaise qui touche la jeunesse, Linklater sublime ces deux jeunes adultes perdu, aussi bien dans leur vie que… En Europe ! Dans une ville qu’ils ne connaissent pas, d’une culture qu’ils ne partagent pas, ils vont se comprendre et vivre une nuit inoubliable. La puissance de ce film est son réalisme, c’est simple, on y croit, du début à la fin, on se dit que ça aurait pu nous arriver. Aucun artifice, aucune volonté de romance facile, juste deux personnages, intelligemment creusés. La réussite de cette oeuvre doit également beaucoup à ses deux interprètes, Ethan Hawke et Julie Delpy qui forme ici l'un des plus beau couple du Cinéma. Il faut se laisser séduire par ce film.





 






bottom of page