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Ce qu'on a pensé de... The Witch, Robert Eggers, 2016



Il est des films comme ça, que personne n'attend et qui sortent un peu de nulle part. Réalisé par un illustre inconnu, Robert Eggers, dont c'est ici le premier film, The Witch est l'exemple parfait. C'est une œuvre qui apporte un véritable vent de fraîcheur sur le petit monde du film d'épouvante, trusté ces dernières années par les grands studios, dont les productions sont sclérosés dans des séries à rallonge, tel Paranormal Activity (Le premier sort en 2007 et engendre quatre suites en 2010, 2011, 2012 et 2014) où encore Insidious (Le premier sort en 2010 et engendre trois suites, en 2013, 2015 et 2017).



Prenant place dans l'Amérique naissante du XVIIème siècle, le film nous entraîne dans le quotidien d'une famille de colons britanniques, venu chercher un havre de paix dans le Nouveau Monde. Rapidement les choses dégénèrent suite à des événements étranges causés par une sorcière qui hante le bois voisin de la demeure familiale. Mais y-a-t-il vraiment une sorcière ou est-ce la jeune Thomasin, aînée de la fratrie, qui a pactisé avec le diable ? Là est toute la question...

Avec cette réalisation, Robert Eggers revient à une vieille tradition, autrefois inhérente aux films d'Horreurs et d’Épouvantes, dénoncer par le biais de la parabole fantastique les travers de la société. Dès les premières minutes l'orientation prise par le scénario est claire et nous décrit une famille très pieuse, à la limite du fanatisme religieux, dont l'aveuglement envers les écrits divin les pousse à croire non pas ce qu'ils voient, mais ce qu'on leur a apprit à croire...

Toute l'ambiguïté de la présence, ou non, d'une sorcière fait planer au dessus du métrage une forme de paranoïa qui s'empare du spectateur. Le moindre bruit, le moindre craquement de brindille provoque la peur, dans le sens primal du terme. Le doute s’immisce dans la famille, comme dans l’audience...

Critique du fanatisme et de l'obscurantisme, The Witch fait d'autant plus froid dans le dos que les situations et les dialogues sont basés sur des écrits authentiques de l'époque. Le titre original du film est d'ailleurs The VVitch : A New-England Folktale, mettant bien plus en avant la volonté folklorique de l’œuvre. Son réalisme et son premier degrés renforcent les éléments fantastiques qui ramènent à l'imaginaire collectif (le bouc, le bois, la pleine lune...), plaçant ainsi cette œuvre dans un genre difficile à discerner, en faisant une véritable expérience de Cinéma, devenue bien trop rare aujourd'hui sur nos écrans.

 

 

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