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Ce qu'on a pensé de... Alice de l'Autre Côté du Miroir, James Bobin, 2016



Jouons la carte de la franchise dès le départ, je ne voulais pas spécialement voir cette suite du bien pâlot Alice in Wonderland de Tim Burton (2010). Mais, en inconditionnel de Johnny Depp, je me suis dis « pourquoi pas ? » (et la Rédaction m’a un peu poussée aussi...). Voyant le film se faire dézinguer à tout va dans la presse, se faire bouder par le public, voir Johnny se faire lapider en place public (non pas pour ses choix artistiques douteux, mais pour d’obscures raisons sensationnelles) j’ai presque pris en pitié ce film dont la bande annonce m’a dégoûté au plus haut point. C’est donc avec un fort a-priori que je me suis rendu dans la salle obscure la plus proche de chez moi afin de me faire ma propre idée de ce soit-disant naufrage.


« Mirroir, mon beau miroir, quel est le meilleur film de 2016 ? »

Pour commencer gentiment, c’est moche. Non pas que la direction artistique soit à la rue, bien au contraire, l’univers regorge de fantaisie, les idées de décors sont superbes, tout comme les costumes, mais la bouilli numérique gâche le tableau. Un bon compromis aurait été des plus bienvenue. L’usage parfois abusif des images de synthèses se fait trop ressentir et c’est certainement là le problème principal de cette œuvre. Après, il faut vivre avec son époque, certes, mais là c’est juste un film tout ce qu’il y a de plus générique, au visuel des plus anodins, qui est présenté aux spectateurs. Le manque de folie, que quelques fulgurances ne suffisent pas à transcender, le manque de prises de risques et le vide sidérale d’un scénario vraiment penaud, finissent par achever cette aventure d’Alice au Pays du Cinéma.



« Y’a de l’idée dans les costumes hein ? » « Ouai, dommage qu’on soit sur un fond vert ... »

Mais est-ce aussi mauvais que ça ?

Et bien non !! Sous de vilains défauts tout pas beaux, se cache un divertissement des plus corrects. Si l’histoire est un peu nazouillette, Alice doit retrouver la famille du Chapelier fou afin de sauver ce dernier qui se laisse mourir, elle est traité avec beaucoup de dynamisme. Le film est très rythmé, il n’y a aucuns temps morts, les acteurs sont tous très impliqués et s’en donnent à cœur joie. Mentions spéciales à Sacha Baron-Cohen qui donne une vraie texture à un personnage tout en ambiguïté et à Mia Wasikowska qui est juste formidable en Alice. La mise en scène se permet parfois quelques idées intéressantes, rares, mais qui font mouche. Et bien entendu une petite morale à la Disney à la fin, mais qui n’est pas dépourvue de sens et livre un message plutôt positif et loin d’être lourdingue.

« Dites, les chiffres du Box Office ça donne quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ? »



Alice Through the Looking Glass ne mérite sans doute pas les critiques ultra négatives qu’il a reçu. Si le film est loin du chef d’œuvre, 2016 nous a réservé des bobines bien pires. Si je peux me permettre une distorsion personnelle, j’ai même trouvé cette suite plus sympathique et plus divertissante que le premier volet, toutes propositions gardées bien évidemment. Il ne faut pas perdre de vu également que c’est un projet qui est à destination d’un public jeune et en ce sens il est loin de se moquer et de mépriser son audience. Si les adultes trouveront un peu le temps long, les enfants pourront eux y trouver leur compte. Techniquement bien fait, un peu maigre au niveau des enjeux dramatiques, visuellement moche de par son accumulation d’effets spéciaux, dynamique dans son rythme et dans le jeu des acteurs, qui s’amusent clairement et c’est communicatif on se retrouve face à une œuvre divertissante. Voilà, c’est peut-être là le point le plus important, c’est divertissant. Des fois il faut pas demander plus



 

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