Projeté cette semaine au Festival de Cannes, Juste la fin du monde, le dernier film de Xavier Dolan n'a pas mis tout le monde d'accord ! Après le raz-de-marrée qu'avait provoqué Mommy en 2014, difficile de faire mieux. Certains cri au grandiose, tant dis que d'autres ont été jusqu'à qualifier le film "de pire film de la croisette" dur ... Le 6ème film du prodige canadien sent-il vraiment le navet ? Une petite mise au point s'impose.
Xavier Dolan et le Festival de Cannes, c'est une grande histoire d'amour. 7 ans que le réalisateur Canadien squatte le tapis rouge (2014 - Mommy / 2013 Tom à la Ferme / 2012 - Laurence Anyways / 2011 - Les Amours Imaginaires / 2009 - J'ai Tué ma Mère), et quand il n'a pas de film a présenter, Dolan réussit à se faire embaucher dans le jury (2015). Cannes sans Dolan, c'est comme l'oeuf sans la coquille, le chat sans la queue, la bouteille sans bouchon, la voiture sans volant ... Alors forcénent, lorsque l'un de ses films fait un semi-flop, ça fait un grand plouf ...
Pourtant Juste la Fin du Monde part plutôt gagnant, avec un casting qui réussit l'exploit de réunir Marion Cotllard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Nathalie Baye et Gaspard Ulliel en suscitant l'intérêt du public. Car qu'on se le dise, une bonne partie du public français a atteint l'overdose à force de voir ces acteurs dans pleins (trop?) de films, sans pour autant renier leur talent.
Des cris et des larmes
Après la séance presse, le film récolte quelques hué et une vague de déception envahie les cases critiques des sites et journaux spécialisés. Première titre même "Xavier Dolan déçoit avec Juste la fin du monde". Aïe. Du côté des optimistes, on qualifie le film de grandiose. La séance public se solde par une standing ovation de 7 minutes avec un Xavier Dolan qui ressort de la salle en larmes. Les avis divergent et se font fasse. Ça n'est pas la 1ère fois que Dolan divise, déjà avec Les Amours Imaginaires et Laurence Anyways le cinéaste avait déjà divisé la croisette. Mais avec Juste la fin du Monde n'a pas les mêmes enjeux ...
Juste la fin du Monde fait office de film d'après, un film qui doit séduire le public en lui offrant quelque chose de nouveau, le tout en ouvrant une nouvelle voix dans la carrière du cinéaste. Un film à contre courant des automatismes des précédents films du réalisateur. Dans Juste la fin du Monde, l'impossibilité de communiquer est au coeur du sujet, ce qui n'était pas le cas dans ses autres films ou le besoin de communiquer pesait lourd, très lourd.
Qu'il soit bon ou mauvais, Dolan ne renie pas ce qu'il est pour autant, avec une playlist kitsch et lumineuse (Dragostea Din Tei de O'zone, Natural Blues de Moby) et des flashback lumineux qui nous plonge dans l'esprit des personnages. Reste à savoir si le cadre s'ouvrira une nouvelle fois ...
Nombre de films ont marqués Cannes à cause des avis divergent (Pulp Fiction est le plus connu) et nombre de films aux avis divergents sont repartis gagnant. Tous n'est donc pas perdu pour Xavier Dolan, au pire, ça ne sera pas la fin du monde ...
Retrouvez la cérémonie de clôture ce soir à 19h