Le film de super-héros est LE genre cinématographique du début du XXI° siècle. Après les péplums, les films historiques, les westerns ou encore les films de guerres, c’est au tour des justiciers masqués d’avoir leur propre long-métrage.
Pourtant pendant plus de 50 ans, les films inspirés de comics n’étaient pas pris au sérieux car trop à l’image de leurs versions papier : c’est-à-dire très loufoque. Prenons l’exemple de Batman, certes, Burton a apporté un traitement beaucoup plus sombre que ce qui se faisait à l’époque, mais quand on compare ses films à ceux de la trilogie de Nolan, l’aspect cartoon de ces premiers saute littéralement aux yeux.
D’ailleurs, les deux adaptations suivantes des aventures de l’homme chauve-souris, réalisées par Joel Schumacher en 1995 et 1997 viendront, par leur échec tant critique que public, enterré définitivement l’aspect cartoon des films de super-héros.
Le premier à traiter les super-héros de façon sérieuse sera Bryan Singer en 2000 avec X-Men qui marque le début de l’ère du film du super-héros que l’on connaît aujourd’hui.
Seulement voilà, des super-héros, il y en eu a énormément au cinéma, nous nous concentrerons donc exclusivement sur des films traitant de super-héros méconnus ou en tout cas, moins connu que les habituelles têtes d’affiches. Donc exit Superman, Spiderman et compagnie et place aux outsiders !
5 - DARKMAN (1990) - SAM RAIMI
Synopsis : Peyton Westlake, brillant généticien, vient de réaliser la synthèse des cellules de la peau. Sa femme, avocate, a pour client un constructeur immobilier, Louis Strack Jr, dont un document confidentiel vient de lui révéler les agissements douteux. Elle cache le document dans le laboratoire de son mari. Louis Strack Jr envoie des tueurs pour récupérer son bien. Le professeur est laissé pour mort mais il survit à ses horribles blessures. Défiguré, il réussit à se recomposer un visage, afin d'assouvir sa vengeance.
Sacré Sam ! Plus de dix ans avant de réaliser la première saga cinématographique consacrée à l’homme-araignée de chez Marvel, l’ami Raimi nous livrait déjà un film de super-héros. Il faut dire qu’à cette époque, le réalisateur américain marche sur le monde, auréolé du succès des deux premiers volets de sa saga culte Evil Dead. Certes, Darkman est souvent plus proche du film fantastique/horreur que du film de justicier mais l’idée est tout de même là à une époque où un film sur les Avengers est encore un doux rêve ! Et puis rien que pour Liam Neeson il faut avoir vu Darkman. A noter que deux suites très très très médiocres ont été réalisées en 1995 et 1996, alors que Sam Raimi avait abandonné le navire.
4 - INCASSABLE (2000) – M. NIGHT SHYAMALAN
Synopsis : Elijah Price souffre depuis sa naissance d'une forme d'ostéogénèse. S'il reçoit le moindre choc, ses os cassent comme des brindilles. Depuis son enfance, il n'a de cesse d'admirer les superhéros, des personnages qui sont tout l'opposé de lui-même. Propriétaire d'un magasin spécialisé dans les bandes-dessinées, il épluche pendant son temps libre les vieux articles de journaux à la recherche des plus grands désastres qui ont frappé les Etats-Unis. Il se met alors en quête d'éventuels survivants, mais y parvient rarement. Au même moment, un terrible accident ferroviaire fait 131 morts. Un seul des passagers en sort indemne...
Parlons du mystère M. Night Shyamalan … L’homme qui réalisa deux super films (ou trois) et qui sombra ensuite dans la réalisation de films tous plus médiocres les uns que les autres. Pourtant en 2000, c’est-à-dire tout juste un an après qu’il se soit révélé au monde grâce à son futur-classique Le sixième Sens, Shyamalan nous livre un des meilleurs films de super-héros jamais réalisé, le tout avec Bruce Willis et Samuel L. « Fury » Jackson ! Le mieux étant que Incassable rend hommage aux personnages de comics, bien avant qu’ils envahissent nos grands écrans. Rien que pour ça, ON ADORE !
3 - SUPER (2010) – JAMES GUNN
Synopsis : Un homme décide de devenir un super-héros après avoir vu sa femme succomber aux charmes d'un dealer. Mais il n'a pas de super-pouvoirs...
J’ai longtemps hésité à mettre Kick-Ass de Matthew Vaughn à la place de ce film, mais ce dernier étant plus connu que Super qui est complètement passé inaperçu en France, j’ai pensé qu’il serait plus intéressant de parler du film de James Gunn. Dans Super, on se moque allègrement des films de super-héros ou du moins on caricature ce genre, ce qui en soit est plutôt ironique puisque c’est James Gunn qui réalisera quatre ans plus tard, Les Gardiens de la Galaxie qui lui aussi, bien que plus ancré dans les codes du blockbuster hollywoodien, offre une mise en scène inédite pour ce genre de production ! Et puis franchement Kevin Bacon en méchant insupportable, on en redemande !
2 - HELLBOY (2004) – GUILLERMO DEL TORO
Synopsis : Né dans les flammes de l'enfer, le démon Hellboy est transporté sur Terre lors d'une sombre cérémonie célébrée par les nazis, désireux d'utiliser les forces infernales à des fins de conquête. Sauvé par le docteur Broom, Hellboy est alors élevé pour combattre les forces du Mal. Armé, possédant un bras droit en pierre, il fait équipe avec le télépathe Abe Sapien et Liz Sherman, capable de contrôler le feu...
Probablement le super-héros le plus connu de cette liste. Interprété par le génial Ron Perlman (vu dans Le nom de la Rose (1981), La cité des enfants perdus (1993), Drive (2012) ou plus récemment dans Moonwalkers (2016)) Hellboy est la quintessence du personnage « bad-ass » : musclé, violent et vulgaire et au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, il s’agit tout de même d’un démon amené sur terre par les nazis... La raison principale pour laquelle Hellboy figure sur cette liste est probablement due à son réalisateur : Guillermo del Toro que l’on ne présente plus. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan avoue être un fan des comics Hellboy et le moins que l’on puisse dire c’est que ça se voit. Alors certes parfois c’est très bourrin mais vous vous attendiez à quoi de plus au juste avec Hellboy ? À noter qu’une suite de qualité a été réalisée par Guillermo del Toro en 2008.
1 - WATCHMEN : LES GARDIENS (2009) – ZACK SNYDER
Synopsis : Aventure à la fois complexe et mystérieuse sur plusieurs niveaux, "Watchmen - Les Gardiens" - se passe dans une Amérique alternative de 1985 où les super-héros font partie du quotidien et où l'Horloge de l'Apocalypse - symbole de la tension entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique - indique en permanence minuit moins cinq. Lorsque l'un de ses anciens collègues est assassiné, Rorschach, un justicier masqué un peu à plat mais non moins déterminé, va découvrir un complot qui menace de tuer et discréditer tous les super-héros du passé et du présent. Alors qu'il reprend contact avec son ancienne légion de justiciers - un groupe hétéroclite de super-héros retraités, seul l'un d'entre-eux possède de véritables pouvoirs - Rorschach entrevoit un complot inquiétant et de grande envergure lié à leur passé commun et qui aura des conséquences catastrophiques pour le futur. Leur mission est de protéger l'humanité... Mais qui veille sur ces gardiens ?
On termine par ce qui est sans aucun doute mon film de super-héros préféré ! Adapté des comics de Alan Moore (Batman : The Killing Joke, 300…) qui rappelons le est l’un des maîtres actuels dans le domaine du comics. Les raisons pour lesquelles j’aime tant ce film sont diverses : d’abord il y a cette ambiance comics que réussi à créer Snyder et qui franchement est juste magnifique, certains plans semblent tout droit sorti d’une bandes dessinées. Il y a aussi la complexe histoire des Watchmen, qui prend place dans une uchronie. Mais c’est quoi, au juste, une uchronie ? C’est très simple, il s’agit d’un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Je compte bien vous donner un exemple et pour cela on va parler littérature : La Part de l’autre est un roman écrit par Eric-Emmanuel Schmitt est dans lequel Adolf Hitler est accepté à l’Ecole des Beaux-Arts et par conséquent la seconde guerre mondiale et toutes les horreurs perpétuées pendant celle-ci n’ont pas lieu.
Dans Watchmen, l’uchronie part du fait que les justiciers masqués existent et son connu de la population, ce qui aura pour conséquence de changer le cours de l’Histoire.
En plus de prendre lieu dans un monde uchronique, le film se permet de critiquer violemment le système politique américain en le remettant intégralement en question et franchement rien que ça, c’est super osé.Ajouté à cela une bande-originale magnifique dans laquelle Bob Dylan, Jimmy Hendrix et Philip Glass se côtoient et le premier grand rôle de Jeffrey Dean Morgan au cinéma et vous obtenez ce qui à mes yeux est le plus grand films de super-héros de l’histoire du cinéma.
