Je suis allée voir Baden Baden sur un coup de tête. Sa fraîcheur et son ambiance m'ont séduites. J'avais terriblement envie de rencontrer Ana, cette jeune femme qui me semblait si libre et insouciante ! En allant voir Baden Baden je m'attendais à toucher l'été du bout des doigts. Je pensais découvrir un film pop, pétillant de vie, un film qui donne envie de vivre. Malheureusement Baden Baden ne fait rien de tout ça ...
Synopsis
Ana, 26 ans, retourne à Strasbourg, sa ville natale après une expérience désastreuse sur un tournage en Belgique. Le temps d'un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain pied, mange des petits pois carottes au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans les bras de son ex. Bref, Ana tente, le temps d'un été, de se débrouiller avec la vie.
Peut-être que mes attentes étaient trop fortes, peut-être que mes espoirs étaient trop grands pour un film si modeste dans ses propos. Peut-être ai-je trop cherché l'extraordinaire dans le modeste ? Baden Baden brille par la simplicité de son synopsis, mais fait l'erreur de s'enfoncer progressivement dans une réalisation trop stylisée qui écrase la narration, et qui rend le film haut perché, loin, très loin du spectateur. Baden Baden décolle en laissant le spectateur à terre. Littéralement.
Devant la simplicité des différents propos évoqués dans le film (l'amour, le travail, la famille) on s'attend à être touché, d'une manière ou d'une autre.. En sortant de la salle je m'attendais à être touchée par une joie foudroyante, une envie écrasante d'être un peu Ana, de rouler en Porsche, de mettre des shorts tailles hautes, des débardeurs trop grands, de rendre visite à ma grand-mère, puis filer au magasin de bricolage, devenir ami avec le cariste, acheter une masse et refaire la salle de bain ! Sauf que surprise, rien de tout ça ne se passe !
C'est là toute la complexité de Baden Baden, car le film est beau, très beau. On s'extasie devant un gros plan sur une assiette de petit pois carottes aspergés de ketchup, d'un rayon pompe de douches, et d'une arrière boutique de magasin de bricolage. Faute de sublimer le quotidien et le réel, Rachel Lang a su sublimer la simplicité de lieux et d'élements ni attirants, ni beau. Mais mis à part cette capacité à sublimer la simplicité le film ne résonne pas dans les propos. Baden Baden souffre 'un manque de prise de positions dans les différents sujets qu'il aborde. Pourtant il y a matière. Au vu de la vie d'Ana, de sa liberté sexuelle, Baden Baden aurait pu résonné comme une ode à la liberté des femmes. Il n'en est rien ! Cela est probablement voulu, après tout pourquoi toujours faire des films qui prennent position ?
Finalement, Baden Baden n'est pas ce coffre rempli de trésor que l'on souhaite découvrir en rentrant dans la salle, mais il nous marque quand même un peu.