Civil War. Si en France ce terme n’est pas très équivoque (nous on préfère parler de Révolution, ndr), aux États-Unis, il en est tout autre. La Guerre Civile américaine, connue par chez nous comme la Guerre de sécession, est le dernier conflit qui ait eu lieu sur le territoire américain, mais ce fût aussi le plus meurtrier. Guerre fratricide, elle laisse une grande fracture dans le pays, dont les stigmates peuvent encore se voir aujourd’hui, 150 ans après sa conclusion. Ce n’est donc pas une notion à prendre à la légère et voir ainsi accolé Captain America et Civil War et bien, ça annonce la couleur, on est pas là pour rigoler !
Rien ne va plus chez les Avengers ! (oui ça pourrait être le titre en français). Suite à une décision politique, qui consiste à mettre les Avengers sous la tutelle des Nations Unies, afin qu’ils arrêtent de détruire un peu tout à tout va, une querelle naît entre Tony Stark et Steve Rogers… Une querelle qui dégénére assez rapidement, puisque au sein de l’équipe des super-héros chacun va choisir un camp, par affinité, par fidélité ou simplement par idéologie. Ce qui frappe assez rapidement dans ces nouvelles aventures de Captain America c’est qu’il n’y a pas de méchant… Enfin pas vraiment… Il est difficile, voir impossible, de prendre part, car tout le monde à raison sur un point. Que l’on cautionne ou pas. Même le grand méchant, point central du film, a des motivations qui demeurent brouillées et il est donc difficile de les percer à jour. Et le film joue avec tout ça, « qui a raison ? », « qui a tort ? », « qui devons nous suivre ? », à chacun de s’en faire une idée.
Disons le tout de suite, afin de casser un suspens insoutenable, Captain America : Civil War est le meilleur Captain América à ce jour et très certainement l’un des meilleurs Marvel vu sur grand écran. Les frères Russo, déjà à l’origine de l’excellent Captain America : Winter Soldier (2014) ont réussit tout ce que Joss Whedon avait raté avec Avengers : Age of Ultron (2015). Exit cette vilaine impression d’être face à un pâle jeu vidéo, ici les personnages sont travaillés, ils ont de la matière (un accent est mit sur le psychologique). L’humour est bien mieux dosé (Ce n’est plus cet espèce de concours de punch line). L’unité de temps et de lieu sont maîtrisés (ce n’est pas un enchaînement de scénettes dont il est difficile de saisir la filiation). Enfin et surtout, il y a de l’enjeu!! Tout est en péril dans ce film, tout ce qui est mit en place depuis le premier Iron-Man (2008) est ici mit à mal.
Sous ses airs de Avengers 3, ce nouvel opus du Capitaine au bouclier étoilé lance la phase 3 de l’univers cinématique Marvel et en ce sens introduit de nouveaux personnages (Black Panther, Spider-Man) tout en confirmant d’autres venus (Ant-Man, Vision). Et l’une des bonne surprise vient de là, car si cette sequel est centré avant tout sur Captain America (normal, c’est son film), elle fait la part belle aux nouveaux-venus. Ainsi Ant-man nous livre l’une des scènes les plus mémorable vue chez Marvel depuis longtemps et l’introduction de Spider-Man fait chaud au cœur ! Après s’être perdu le temps de deux métrages médiocre, le personnage subit un retour au source totalement jouissif.
Avec son scénario aux petits oignons, ses acteurs impliqués de bout en bout, un vrai suspens, des scènes d’actions spectaculaires et maîtrisées, une histoire et des enjeux qui ont de la gueule, on peut le dire haut et fort, ce Captain America cuvée 2016 en impose ! Et il établit définitivement la ‘’franchise’’ mise en place par Disney et Marvel comme une œuvre majeur du cinéma actuel. Seul deux reproches sont susceptibles de ternir un peu le tableau, la présence bien trop limité de Crossbones (Énorme Frank Grillo!!) et sa durée. C’est bien trop court !!!
