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Thunderbolt and Lightfoot, Michael Cimino, 1974



Première réalisation de Michael Cimino, enfant terrible du Nouvel Hollywood et visionnaire parfois un peu extrême, Thunderbolt and Lighfoot pose en 1974 les base de ce qui deviendra, au cours des années 1980, le Buddy Movie. Si le genre s’ignore encore, ses codifications sont posées ici, dans cette œuvre qui oscille entre comédie, polars, drame et bien évidement action. Véritable véhicule pour Clint Eastwood, alors méga-star interplanétaire, c’est surtout la prestation d’un jeune Jeff Bridges, tout juste âgé de 25 ans, qui remporte l’adhésion. Il sera d’ailleurs nommé à l’oscar du meilleur second rôle.




Thunderbolt and Lightfoot, c’est l’histoire de deux types que tout oppose. L’un est un vieux briscard, braqueur de banque repenti, l’autre est un jeune loubard voleur de voiture, qui voue une réelle passion pour la conduite, disons, sportive ! Ils se retrouvent embarqués par hasard dans une aventure qui les mènent sur les routes de l’Amérique, celle des Grands Lacs. Les décors naturels contribuent, sous l’objectif virtuose de Cimino, à rendre un aspect épique à ce road movie décontracté. Dans le premier acte, ils illustrent l’immensité du territoire dans lequel les deux héros semblent perdu. Puis, dans le second acte, ils sont moins présents, jusqu’à disparaître alors que l’œuvre devient de plus en plus sombre.




Également à l’origine du scénario, Michael Cimino propose une aventure qui oscille entre de l’action décontracté (notamment des cascades en voiture), de la violence crépusculaire (les deux héros sont poursuivis par deux bad guy un peu nerveux) et de l’humour parfaitement dosé (surtout amené par le personnage de Jeff Bridges). Tous ces éléments s’articulent autour d’une histoire qui évolue au fur et à mesure. Bien malin est celui qui peut deviner la fin. C’est ce genre de métrage ou au bout d’une heure on se remémore le début en se demandant si on est encore dans le même film tellement les personnages ont prit en épaisseur et que les enjeux se sont développés. Ce n’est plus une petite comédie d’action qui est en train de se jouer, mais un drame à hauteur humaine (qui n’oublie cependant jamais son humour).




Œuvre typique du Nouvel Hollywood, dans son côté roots et habile, Thunderbolt and Lightfoot est le parfait témoin d’une époque où prendre des risques étaient encore la norme à Hollywood. En forme de petit laboratoire d’expérience qui s’amuse avec les genres, qui crée quelque chose de nouveau avec du vieux et qui sans le savoir révolutionne, en toute humilité bien sûr. Après ce film, Michael Cimino réalisera trois chef d’œuvres et, du fait de sa folie des grandeurs, il mettra fin (presque) tout seul au Nouvel Hollywood, à la création duquel il avait participé. Mais en 1974, âgé de 35 ans, il met en scène une œuvre relativement mineure, qui aujourd’hui prend des airs d’esquisse de son Cinéma qui était alors à venir, humain et virtuose.



 


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